lundi 25 novembre 2013

Tisser un manteau pour le peuple









Le Commissaire - Comment donc serez-vous capables d'apaiser tant de désordre dans le pays et d'y mettre fin ?
[...]
Lysistrata - D'abord il faudrait, comme on fait pour la laine brute lavée dans un bain, après avoir enlevé le suint de la cité, sur un lit, à coups de triques, éliminer les méchants et trier les poils durs ; ceux qui s'agglomèrent et font touffes pour arriver aux charges, ceux-là les séparer à la cardeuse et arracher les têtes une à une ; puis réunir dans une corbeille la bonne volonté commune et générale, en mêlant et les métèques et, à l'étranger, ceux qui nous sont amis, et les débiteurs du trésor, les y mêler aussi. Et, par Zeus, quant aux villes peuplées de colons de ce pays, il faudrait reconnaître que ce sont pour nous comme autant de brins de laine tombés par terre, chacun de leur côté ; puis en prenant à toutes leur fil, l'amener ici, le réunir en une seule masse, en une grosse pelote, et avec celle-ci alors tisser un manteau pour le peuple.

Aristophane, Lysistrata, 565-586.

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